Cinq anecdotes insolites sur Oskar Kokoschka

Oskar Kokoschka

Né le 1er mars 1886 dans le village autrichien de Pöchlarn, Oskar Kokoschka fut l’un des grands artistes de la première moitié du XXème siècle. S’il est avant tout connu pour ses peintures, il fut également poète, dramaturge et essayiste. Sa vision et la richesse de son parcours lui permettront d’influencer fortement le mouvement expressionniste viennois. A l’occasion de l’exposition qui lui est actuellement consacrée au Musée d’Art Moderne de Paris (du 23 septembre 2022 au 12 février 2023), voici cinq anecdotes sur cet artiste si particulier.

Un vétéran marqué par la violence des combats

Lorsqu’éclate la Première Guerre Mondiale, Kokoschka se porte volontaire et intègre un régiment de dragons impériaux au sein de l’armée austro-hongroise. Néanmoins, il est grièvement blessé en 1915 sur le front russe et doit se faire soigner. De retour sur le front dès 1916 en tant que peintre de guerre, il sera de nouveau blessé et, alors qu’il est soigné à l’hôpital, les médecins le déclareront mentalement instable.

La poupée à l’image d’Alma

Ne supportant pas sa rupture avec la musicienne Alma Mahler qu’il a fréquenté durant deux ans mais également marqué par les horreurs de la Grande Guerre, Kokoschka va faire confectionner par Hermine Moss, une marionnettiste reconnue, une poupée grandeur nature à l’effigie de son ancienne amante. Kokoschka, dépressif, va alors vivre avec cette poupée allant même jusqu’à dormir et prendre ses repas avec elle. Finalement, lors d’une soirée arrosée, un invité décapitera la poupée qui finira dans la fontaine du jardin.

La résistance au fascisme

Lors des années 1930, on assiste à une montée en puissance des mouvements fascistes en Europe. En Allemagne notamment, l’art moderne est méprisé par les nazis qui reprochent aux artistes de participer à la décadence de la société. Ainsi, durant cette période, plusieurs centaines d’œuvres de Kokoschka seront saisies. L’artiste répondra à sa manière, d’abord en protestant contre la démission de Max Liebermann de l’Académie des beaux-arts de Prague en raison de ses origines juives puis en participant à des organisations et à des expositions antifascistes avant de rejoindre l’Alliance des Artistes Libres créée à Paris en 1938.

Ses œuvres furent exposées par les nazis

Lorsque les nazis arrivent au pouvoir en Allemagne en 1933, ils rejettent et méprisent l’art moderne qu’ils qualifieront « d’art dégénéré », un terme paradoxalement inventé par un auteur juif : Max Nordau. Plusieurs milliers d’œuvres seront saisies et une grande exposition sera montée à Munich en 1937 afin d’exposer ces œuvres dites « dégénérées ». Huit des œuvres de Kokoschka y seront présentées au côté de peintures de Picasso et Chagall. La plupart des œuvres exposées seront ensuite vendues ou détruites.

Européen et partisan de la réconciliation

Alors que la Seconde Guerre Mondiale a pris fin, une grande rétrospective de l’œuvre de Kokoschka est présentée au MoMA à New-York. Il bénéficie alors d’une reconnaissance internationale qui ne l’empêchera pas de garder sa liberté de ton et de création. Il ouvrira alors une « école du regard » à Salzbourg qui sera financé par Friedrich Welz, marchand d’art autrichien, anciennement proche du régime nazi. Au-delà de cette main tendue en signe réconciliation, l’artiste qui vit en Suisse depuis 1946, continuera à défendre l’idée d’une Europe unifiée jusqu’à la fin de sa vie en 1980.

Voilà pour ces quelques anecdotes sur un artiste peut-être moins connu que Gustav Klimt mais qui aura marqué à sa façon le monde de l’art au XXème siècle. Si l’exposition du Musée d’Art Moderne de Paris vous intéresse, vous trouverez les informations nécessaires en suivant ce lien : https://www.mam.paris.fr/fr/expositions/exposition-oskar-kokoschka

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