Fécamp (Normandie): une ville étonnante au cœur du pays de Caux

Quand je me suis rendu à Fécamp en Août 2019, je ne connaissais la ville que de nom. J’ai eu l’occasion de me balader dans une ville agréable, de contempler de près (et sous la pluie évidemment) des bunkers de la deuxième guerre mondiale, mais aussi de découvrir l’ancienne ville-résidence des ducs de Normandie, riche de son passé maritime et industriel. Voici donc une présentation des sites les plus remarquables d’une ville labellisée « Ville d’art et d’histoire » :

L’Abbatiale de la Sainte Trinité

L’Histoire de l’Abbatiale remonte à 658, année durant laquelle Saint Waning (ou Waneng) fonda un monastère de moniales placé sous la direction de l’abbesse Hildemarque. Détruite en 841 suite aux raids vikings, Richard Ier de Normandie la fit rebâtir sous forme de Collégiale* vers la fin du Xème siècle. Sous le règne de Guillaume le Conquérant, des travaux d’agrandissements sont menés mais en 1168, un incendie détruit l’édifice. L’église est reconstruite sous l’égide de l’abbé Henri de Sully en respectant les codes de l’architecture gothique mais ce n’est qu’en 1250 que la tour-lanterne (haute de près de 60 mètres) sera ajoutée à l’édifice. Confisqué par l’Etat durant la Révolution, l’abbatiale retrouvera sa vocation religieuse en 1802 avant d’être classée aux Monuments Historiques en 1840.

En visitant l’édifice aujourd’hui, on remarque la multiplicité des styles architecturaux (suite aux nombreuses destructions, reconstructions et travaux)  mais également les dimensions impressionnantes de l’abbatiale : 127 m de long et 23 m de haut (À titre de comparaison, Notre-Dame de Paris mesure 130 m de longueur).  Elle abrite encore aujourd’hui deux chapelles romanes, des vitraux du XIIIème siècle, les tombeaux des ducs Richard Ier et Richard II ainsi qu’une horloge astronomique à marée de 1667.

* Eglise possédant un collège de clercs appelés chanoines

Les Pêcheries : un musée moderne

La pêche est indissociable de l’histoire de Fécamp. En 1960, le général de Gaulle lui-même rendra hommage au port normand avec cette déclaration : « Fécamp, port de pêche qui entend le rester ». Cet héritage se matérialise aujourd’hui au cœur du port, par un grand bâtiment blanc surmonté d’un belvédère de verre sur le toit. À l’origine, cette construction de 1950 était une usine qui faisait travailler une cinquantaine de personnes. En fonction des saisons, l’usine traitait de la morue (principalement), mais aussi du saumon ou encore du hareng. En 1996, l’usine ferme ses portes et le site est laissé en friche. Durant les années 2000, un projet de regroupement des collections des deux musées de la ville (le Musée des Terre-Neuvas et de la pêche et le Musée des Arts et de l’Enfance) voit le jour. Finalement, en décembre 2017, le nouveau musée est inauguré sous le nom « Les Pêcheries – Musée de Fécamp ».

Le palais Bénédictine : un musée mais aussi une distillerie

Selon la légende, Alexandre Le Grand, industriel, négociant mais aussi amateur d’art, a découvert dans la bibliothèque familiale une formule de liqueur composée de 27 plantes et épices mise au point par un moine bénédictin vénitien (dom Bernardo Vincelli). L’homme d’affaires va alors se baser sur cette recette pour créer puis commercialiser sa propre liqueur : la Bénédictine. Il va alors faire construire un vaste palais pour promouvoir son produit mais également pour y réunir ses collections. Le bâtiment ayant brulé cinq ans plus tard, il en fit construire un nouveau, plus audacieux, mélangeant les styles néo-gothique et néo-Renaissance tout en y rajoutant des éléments régionaux. Aujourd’hui propriété de la société Bacardi-Martini qui produit encore la célèbre liqueur, le bâtiment abrite toujours des salles de distillation bien que le conditionnement et l’expédition ne se fassent plus sur place.

Le Cap Fagnet : les falaises de Fécamp

Le Cap Fagnet est le point culminant de la côté d’Albâtre, offrant ainsi un magnifique panorama sur Fécamp et le littoral. Cette situation géographique explique pourquoi les gaulois y avait construit un oppidum gaulois durant l’antiquité. On voit encore aujourd’hui quelques traces de cette construction. Presque deux milles ans plus tard, les falaises du Cap Fegnet servirent aux allemands pour construire diverses fortifications et une station radar qui ne sera jamais achevée.

D’un point de vue plus pacifique, plusieurs artistes impressionnistes peindront les falaises, dont notamment Claude Monet et son tableau de 1881, Fécamp, bord de mer qui représente les falaises et que l’on peut aujourd’hui admirer au musée Malraux du Havre. De plus, ces falaises constituent aujourd’hui un patrimoine naturel exceptionnel et accueillent même une réserve ornithologique.

Autres sites et édifices intéressants

– Le Palais Ducal : construit entre le Xème et le XIIème siècle, ce château fut la résidence des premiers ducs de Normandie mais son importance commença à décroitre avec Guillaume le Conquérant qui y fêta en 1067 sa victoire d’Hastings, mais privilégia Caen par la suite. Aujourd’hui en ruine, le château a été classé aux Monuments Historiques en 1910.

– L’église Saint-Étienne : moins connue que l’abbatiale, cette église qui domine le port fut construite du XVIème au XIXème siècle sur l’ancien emplacement d’une église romaine et a été classée aux Monuments Historiques en 1921.

– La chapelle Notre-Dame du Salut : bâtie au XIème par le Duc Robert le Magnifique qui venait de survivre à un naufrage, cette chapelle servait de symbole pour les pêcheurs qui s’y rendaient avant de prendre la mer mais également de point de repère pour les navigateurs. Aujourd’hui en mauvais état, on retrouve à l’intérieur plusieurs peintures, certaines ayant été réalisées par des marins.

L’hôtel du Grand Cerf : adresse réputée du XVIème siècle sous le nom de « Maison à la fleur de Lys », cet établissement fut renommée « hôtel du Grand Cerf » après la Révolution. Le bâtiment fut laissé à l’abandon dans les années 1960 avant d’être racheté par la mairie en 1989. Il abrite aujourd’hui le service du patrimoine, les archives municipales et la direction culturelle.

– Les jardins de Louanne : un parc à l’anglaise ou l’on retrouve plus de 500 espèces de plantes (palmiers, bambous, bananiers …), des animaux (poneys, moutons, canards..), des jardins thématiques (jardin des Lutins, jardin zen, …) ainsi que différents bassins aquatiques.

– La villa Emilie : pour les passionné(e) d’Art Nouveau. Située 2 bis rue Théagène Boufart, elle fut construite en 1907 sous la direction de l’architecte Olivier Le Bègue.

Si cet article vous a donné envie de découvrir cette petite ville normande, n’hésitez pas à visiter les sites suivants pour préparer votre visite :

https://www.fecamptourisme.com

https://www.ville-fecamp.fr/-Tourisme-.html

Que visiter d’autres autour de Fécamp :

Si vous avez le temps (et une voiture), voici quelques autres idées de visites culturelles dans les environs :

– Etretat et ses célèbres falaises (dont notamment la porte d’Aval)

– Rouen pour sa cathédrale, ses maisons médiévales et bien sûr, sa fameuse armada

– Bayeux, sa cathédrale et sa célèbre tapisserie

– L’abbaye du Mont-Saint-Michel, l’un des monuments les plus visités de France

– Les plages du débarquement et les musées/lieux de mémoires qui s’y rattachent

– Giverny, ses jardins et l’incontournable maison de Claude Monet

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