Le MuséoParc d’Alesia : en mémoire de la victoire de César

Alesia

De 58 à 50 avant J.-C., une série d’affrontements brutaux vont opposer la République Romaine à certaines tribus celtes que l’on nomme parfois abusivement gauloises*. Dans ce conflit qui coutera la vie à près de 700 000 gaulois, une victoire décisive va rester dans l’histoire : le siège d’Alésia.

* terme venant probablement de Jules César lui-même et que j’utiliserai donc dans cet article pour désigner les tribus celtes opposées à Rome (certains peuples celtes étant alliés aux romains)

Un peu de contexte

En 58 avant J.-C., Rome possède déjà la Gaule transalpine où Provincia qui permet de relier l’Italie aux provinces romaine d’Espagne (l’Hispanie romaine). Dans le même temps à Rome, trois hommes ambitieux ont noué une alliance politique : Crassus, César et Pompée. Ce triumvirat va permettre à Jules César de devenir proconsul* de Gaule cisalpine, d’Illyrie et de Gaule transalpine. Il accusera alors en -58 les Helvètes d’envahir le territoire des Eduens, peuple allié des romains, ce qui lui permettra de justifier l’invasion de l’ensemble de la Gaule. Néanmoins, les vraies raisons de cette invasion sont liées à la situation de César qui compte sur le prestige d’une telle conquête pour poursuivre sa marche vers le pouvoir à Rome tout profitant des richesses de la Gaule pour rembourser ses dettes.

Au début de ce conflit, César dispose de ces quatre légions mises à disposition par le Sénat mais également de deux légions prêtées par Pompée. En face, les gaulois sont loin d’être un peuple uniforme avec près de 500 tribus différentes, certaines étant alliées à Rome. Ainsi, celui que l’Histoire a retenu comme le chef des tribus gauloises, Vercingétorix, est en réalité un chef Arverne, peuple qui était situé dans l’actuelle Auvergne. Il ne prendra d’ailleurs la tête d’une rébellion gauloise qu’en -52 soit six ans après le début de l’invasion romaine. Cette année-là, il vaincra César lors du siège de Gergovie en juin, forçant César à se retirer de l’actuelle Auvergne ce qui convaincra une partie des tribus gauloises à se rallier à lui. Néanmoins, en septembre -52, il est vaincu lors du siège d’Alésia malgré les attaques d’une immense armée de secours venu à sa rescousse. Malgré plusieurs assauts, la double fortification romaine tient bon et Vercingétorix se rend à César le 27 septembre -52. Malgré quelques derniers affrontements, César va désormais pouvoir se tourner vers son ancien allié, Pompée, qu’il écrasera lors de la bataille de Pharsale en -48.

* équivalent de gouverneur

La construction d’un mythe national

Alors qu’Alésia et la figure de Vercingétorix sont relativement oubliés durant plusieurs siècles, le mouvement romantique du XIXème siècle va permettre de redécouvrir ce passé et Napoléon III, qui dirige alors la France, comprend l’intérêt politique que représente ces évènements. Il fait ainsi ériger en 1865 une statue de Vercingétorix sur le mont Auxois et va lancer des fouilles sur le site d’Alésia. Ces recherches permettent d’exposer en 1867 des maquettes de machines de guerre romaines et de nombreux équipements dans le nouveau musée d’Archéologie nationale au château de Saint-Germain-en-Laye.

Ces fouilles et les résultats obtenus n’empêchent pas les polémiques sur le lieu réel de la bataille situé pour certains à Alise-Sainte-Reine en Bourgogne ou à Alaise en Franche-Comté. Néanmoins, malgré le fait que près de 1200 sites aient revendiqués (plus ou moins sérieusement) être le lieu de la bataille, de nouvelles recherches sont menées à Alaise dans les années 1950. Finalement, il faudra attendre les années 1990 et les fouilles menées par une équipe franco-allemande sous la direction de Michel Reddé et Siegmar von Schnurbein pour que l’emplacement du siège d’Alésia soit confirmé sur le site d’Alise-Sainte-Reine.

C’est ainsi qu’en 2012, le MuséoParc d’Alésia est inauguré le 26 mars 2012 afin d’expliquer les enjeux et évènements qui ont mené à cette bataille. De plus, en 2016, un parcours-découverte est aménagé et permet de découvrir l’ampleur des travaux qu’avaient menés les romains. Cependant, le projet de création d’un musée archéologique d’une villa gallo-romaine est abandonné en 2018. À la place, des travaux sont entrepris pour réaménager les salles et repenser le parcours des visiteurs. C’est ainsi que le 3 juillet 2021 le site peut rouvrir ses portes aux visiteurs.

Vous savez tout sur cette bataille et ce musée pas forcément très connu. Si vous souhaitez le visiter, n’hésitez pas à vous renseigner sur le lien ci-dessous et si cet article vous a plu, n’hésitez pas à réagir et à le partager sur les réseaux.

https://www.alesia.com/preparer-sa-visite/