Avant de vous partager un article sur la porcelaine de Limoges, je souhaitais vous présenter un petit lexique des termes les plus importants quand on parle de céramique. Il ne s’agît pas d’une liste exhaustive mais simplement de quelques termes particuliers.
Céramique
Terme générique qui vient du grec keramos (qui veut dire argile). Il désigne l’ensemble des objets fabriqués en terre qui ont subi une transformation irréversible au cours d’une cuisson. On divise généralement la céramique en quatre catégories : la poterie, la faïence, le grès et la porcelaine.
C’est la couche dure et vitreuse qui recouvre la surface des objets en céramique afin de pouvoir les décorer / les colorer. Elle est composée de différents minéraux fusionnés à très haute chaleur. Le dépôt de l’émail sur l’objet à décorer est appelé émaillage.
A noter qu’il existe également un émail particulier : le stannifère. Ce-dernier est rendu opaque par la présence d’étain dans sa composition.
Faïence
La faïence correspond à des objets en pate poreuse recouvert d’une couche d’émail. Il en existe trois types :
- La faïence calcaire (ou simple) qui est composée d’une poterie de terre (à base d’argile ou de calcaire)
- La faïence feldspatique avec une pâte composée d’argile, de kaolin et de feldspath*. Elle est cuite à très haute température ce qui en fait une faïence particulièrement dure
- La faïence fine qui comprend une pâte blanche recouverte d’un vernis transparent, (souvent à base de plomb).
* Un minéral dont l’altération peut déboucher sur la formation d’argile
Grès *
Matière composée d’argile et de sable dont la pâte cuit autour de 1200°C. Les éléments siliceux qui composent la pâte permettent une vitrification qui donne sa dureté et son imperméablité au grès.
* À ne pas confondre avec la roche naturelle du même nom
Kaolin
Forme d’argile blanche dont le nom est issu du chinois gaoling (colline haute), c’est l’un des matières minérales essentielles pour la création d’objets en porcelaine dure. Si cet élément est connu depuis deux millénaires en Chine, son exploitation en Europe commencera au XVIIIème siècle, notamment en Saxe (Allemagne) et dans le Limousin.
Porcelaine
Matière caractérisée par la blancheur de sa pâte et sa translucidité, la porcelaine peut se fabriquer de différentes façons. Les résultats se divisent dans deux catégories :
- La porcelaine dure est composée de matières minérales naturelles telles que le kaolin, le quartz et le feldspath. Le mélange ainsi constitué est ensuite cuit à très haute température (autour de 1400°).
- La porcelaine tendre, qui ne comprend pas de kaolin. Elle se compose en revanche d’un mélange de marnes calcaires blanches, de sable et de soude qui est cuit plusieurs fois à haute température (autour de 1000°). Comme son nom l’indique, elle est particulièrement fragile.
Poterie
Cette catégorie regroupe l’ensemble des objets fabriqués en terre cuite argileuse à une température moyenne (autour de 600°). On distingue néanmoins :
- La poterie mate (sans glaçure)
- La poterie lustrée ou une glaçure métallique est utilisée
- La poterie vernissée (ou plombifère) lorsque les objets sont imperméabilisés à l’aide d’une glaçure (une sorte de vernis) à base de plomb
Saint-Yrieix-la-Perche
Cette commune située dans le département de la Haute-Vienne est particulièrement importante dans l’Histoire de la porcelaine en France. En effet, en 1766, un chirurgien appelé Jean-Baptiste Darnet va y découvrir un gisement de kaolin qui permettra la création de la manufacture royale de Limoges en 1771.
Sèvres
En 1756, la manufacture d’état de porcelaine de Vincennes déménage à Sèvres. Malgré la Révolution de 1789 puis les différents changements politiques qui bouleverseront la France du XIXème siècle, la manufacture se développe et fournira de nombreux objets utilitaires et décoratif à l’Etat. Son adaptation aux différents régimes devra beaucoup à l’intelligence d’Alexandre Brongniart, initialement nommé par Lucien Bonaparte en 1800 mais qui conservera son poste jusqu’à sa mort en 1847.
Quelques définitions plus techniques :
Barbotine : pâte de porcelaine liquide destinée au coulage. Elle sert généralement à l’assemblage de différents éléments (tel que les anses par exemple) et à la décoration.
Calibrage : procédé dérivé du tournage qui fut introduit à Sèvres en 1842. Il combine les techniques de moulage et tournage.
Coulage : moulage d’un objet à l’aide d’une barbotine dans un moule en plâtre. Cette technique permet de réaliser des formes techniques et de grandes pièces.
Encastage : étape qui précède l’enfournement des pièces qui sont placées dans des étuis en brique afin d’éviter le contact des flammes et des cendres dans le four.
Fondant : produit chimique mélangé à la pâte qui permet d’abaisser la température de fusion de la céramique.
Glaçure ou couverte : désigne la matière vitreuse (transparente, colorée ou non) qui recouvrira la pâte céramique afin de l’imperméabiliser.
Moulage : méthode utilisant des moules généralement en plâtre afin de créer la forme des objets
Tournage : étape de mise en forme de la pâte sur un tour de potier.
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