Le “pont du Diable” de Cahors

pont du diable

S’il est moins connu que son homologue d’Avignon, le pont Valentré, situé à Cahors dans le département du Lot, est l’une des plus belles réalisations architecturales du Moyen-Âge. Il fit la fierté de la ville qui le fera même figurer sur son sceau.

Aux origines du projet

Au Moyen Âge, les cours d’eau servaient souvent de limites entre les territoires des différents seigneurs. L’aspect défensif de ces frontières naturelles était cependant mis à mal par la construction de ponts qui facilitaient les échanges commerciaux. 

C’est d’ailleurs la perspective de créer un nouvel axe commercial qui incita les consuls de la ville à décider de la construction du pont le 30 avril 1306. Il faudra toutefois attendre le 17 juin 1308 pour que les travaux soient définitivement lancés par Géraud de Sabanac, premier consul de Cahors. Pour résister aux importantes crues de printemps mais également pour assurer la solidité des systèmes défensifs, les bâtisseurs réaliseront un ouvrage extrêmement solide qui résistera à l’usure du temps ce qui explique l’excellent état de conservation du pont aujourd’hui.

Il faut dire qu’avec ses six arches gothiques et ses trois tours carrées de 40 mètres de haut, le pont Valentré est un édifice impressionnant. Lors de son achèvement, il était également  flanqué de deux châtelets à ses extrémités qui permettaient de défendre l’ouvrage en cas d’attaque. S’il ne reste plus de trace de la fortification qui était située à l’Ouest, celle de l’Est existe encore bien qu’elle ait été profondément modifiée lors des restaurations menées aux XIXème siècle.  

Le “pont du Diable”

Si d’après certaines sources, le pont fut utilisé dès 1351, sa mise en service aurait plutôt eu lieu en 1378, ce qui signifie que les travaux se seraient étalés sur près de 70 ans. Une durée étonnement longue qui fera naître la légende du “pont du diable”.

Ainsi, on raconta que le maître d’œuvre du chantier, exaspéré par la lenteur des travaux, signa un pacte avec le Diable, qui, en échange de son aide réclama l’âme du maître d’œuvre en guise de paiement. Le pont fut alors achevé rapidement, mais le maître d’œuvre, ne tenant pas à perdre son âme, eut une idée. Il demanda au Diable d’aller chercher de l’eau pour ses ouvriers à l’aide d’un crible. Incapable de tenir ce nouveau marché, Satan échoua et perdit l’âme qu’il espérait. Il décida alors de se venger en envoyant chaque nuit un diablotin desceller la dernière pierre de l’angle supérieur nord-ouest de la tour centrale (dite Tour du Diable) que les maçons devaient remettre en place chaque lendemain. 

Cette légende sera reprise au XIXème siècle par l’architecte Paul Gout, élève de Viollet-le-Duc et chargé de la restauration du pont entre 1867 et 1879. En effet, dans l’emplacement de la dernière pierre restée vide, il placera une pierre sculptée représentant un diablotin qui tente, sans succès, d’arracher la dernière pierre maintenue par le ciment.

De la fin du Moyen Âge à nos jours

Malgré les nombreux affrontements de la guerre de Cent Ans, le pont ne sera pas attaqué par les anglais. Lors des guerres de religion, Henri IV préfèrera lui aussi éviter le pont, ce qui ne l’empêchera pas de s’emparer de Cahors où il parviendra à éviter les pillages et massacres malgré cinq jours de combats acharnés dans les rues de la ville.

Finalement, le pont traversa tranquillement les années jusqu’au XIXème où il sera classé monument historique en 1840 avant d’être rénové par Paul Gout. Il faudra toutefois attendre 1998 pour qu’il soit inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO dans le cadre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle.

Vous connaissez désormais l’origine du surnom de ce “pont du Diable” situé à une heure et demie de Toulouse. Si vous souhaitez le voir de vos propres yeux et visiter les alentours, n’hésitez pas à vous renseigner sur le lien ci-dessous et si cet article vous a plu, n’hésitez pas à réagir et à le partager sur les réseaux.

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