Fondée au Ier siècle avant J.-C., Vérone est considérée comme l’une des villes les plus romantiques depuis la publication de la tragédie « Roméo et Juliette » de Shakespeare en 1597. Au-delà de cette réputation, la ville, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, possède également de magnifiques sites et monuments dont quatre églises que j’ai eu la chance de visiter cette été.
La cathédrale Santa Maria Matricolare
À l’époque romaine et à l’emplacement actuel où s’élève la cathédrale, se trouvait un ensemble de villas, de bains privés et de petits temples. Une première basilique paléochrétienne fut construite puis consacrée par Saint Zénon, évêque de Vérone durant le IVème siècle de notre ère. Considéré comme trop petite, une nouvelle basilique plus grande fut édifiée mais les deux églises furent détruites par le tremblement de terre de 1117.
Un énorme chantier de reconstruction fut alors mis en place afin de reconstruire la cathédrale dans un style roman à l’emplacement actuel. Si les travaux principaux s’étendirent sur une vingtaine d’années, l’intérieur fut quant à lui sera rénové durant les XIV et XVème siècles. En 1880, le pavement sera refait en marbre noir et blanc et en 1913, des travaux seront entrepris pour achever le campanile* mais seront interrompus par la première guerre mondiale.
Aujourd’hui, le complexe architectural de la cathédrale comprend de nombreux bâtiments dont les églises San Giovanni in Fonte, Sant’Elena, le cloître des Chanoines, la Bibliothèque du Chapitre, le parvis et l’Evêché.
* Tour qui abrite des cloches servant à appeler les fidèles à la prière
Basilique San Zeno
Durant la période romaine, une petite église est bâtie au dessus de la tombe de Saint Zénon (San Zeno). Rapidement, cette construction se révèlera trop petite, et entre 805 et 806, une nouvelle basilique est construite et consacrée le 8 décembre 806 en présence de Pépin, roi d’Italie et fils de Charlemagne. Quelques mois plus tard, les reliques de l’évêque y sont transférées le 21 mai 807.
Les siècles suivants seront difficiles pour San Zeno en raison des invasions barbares qui causeront de nombreux dégâts. De plus, le tremblement de terre de 1117 fragilisera une bonne partie de l’édifice entrainant de nombreux travaux. Certains, réalisés entre les XIIIème et XVème siècles permettront d’embellir l’édifice, tel que la rosace de la façade créé par Brioloto. Enfin, au XIVème siècle, le cloître, construit quatre cents ans plus tôt, est rénové et donne sa forme actuelle à ces galeries et arcades entourées de monuments funéraires.
En 1870-71, le grand escalier du XVIème siècle qui faisait le lien entre l’église supérieure et paroissiale est détruit et remplacé par les escaliers latéraux qui sont aujourd’hui encore utilisés. Enfin, d’un point de vue religieux, le monastère doit arrêter ses activités en 1770 mais en 1806, les Curés de la Basilique obtiennent le droit de conserver le titre d’Abbé.
Basilique San Anastasia
Tirant son nom d’un temple construit par Théodoric le Grand (roi des Ostrogoths en Italie au V et VIème siècles), cette église fut construite autour des années 1290 sous l’égide des Dominicains et dédiée à Saint Pierre de Vérone, martyr et saint patron de la ville. La construction de l’édifice fut rendue possible par le soutien financier d’importantes familles dont la puissance famille Della Scala qui dominait la ville. Il faudra toutefois près de deux siècles pour que l’église soit achevée, la façade restant toutefois incomplète.
Plus grosse église de Vérone, San Anastasia possède cinq chapelles dans son transept, un sol en trois couleurs (noir et blanc, symbole des Dominicains et rouge pour le martyr de Saint Pierre) et de nombreuses œuvres d’art de Cattaneo, Pisanello ou encore Giolfino.
Eglise San Fermo
Probablement bâtie au Vème siècle de notre ère, une église paléochrétienne fut construite en l’honneur des saints martyrs Fermo et Rustico (304 ap. J.-C.). Il faudra toutefois attendre 765 pour que Saint Annone, évêque de Vérone, récupère les reliques des deux saints et les dépose dans l’église. Cependant, de 1065 à 1143, les Bénédictins détruiront l’église de l’époque et reconstruiront une église romane sur deux étages : les reliques sont conservées au niveau inférieur et les célébrations se font au niveau supérieur.
En 1261, un nouvel ordre religieux créé au début du siècle remplace les Bénédictins : l’ordre des frères mineurs (les Franciscains). Les travaux engagés dans l’église supérieure et dans l’atrium vont donner à l’édifice sa forme actuelle durant le XIVème siècle. Néanmoins, plusieurs aménagements seront effectués au cours des siècles suivants (autels, chapelles, monuments funéraires). Le plus important sera cependant la protection et le déplacement des reliques des martyrs dans l’église supérieure en 1759 afin de les protéger des inondations de l’Adige.
En 1807, l’occupation du Nord de l’Italie par les troupes napoléoniennes obligera les Franciscains à quitter San Fermo, l’édifice devenant propriété de l’Etat et l’église devenant siège de la paroisse. Enfin, au début du XXème siècle, des travaux de restauration sont entrepris et 1946, l’église inférieure est rouverte au culte.
Si cet article vous a donné envie de découvrir Vérone et ses églises, n’hésitez pas à visiter le site suivant pour préparer votre visite :
Que visiter d’autres à Vérone :
Au-delà des églises, voici quelques autres idées de visites historiques dans cette très belle ville italienne :
– La maison de Juliette (Casa di Giulietta) construite au 12e siècle
– La Piazza delle Erbe et sa colonna di San Marco
– Le Pont Scaliger (Ponte Scaligero) inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO
– La place Bra (Piazza Bra) et ses arènes
– Le Castelvecchio du 14ème siècle
– L’amphithéâtre romain qui accueille encore aujourdhui des représentations
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