Mais d’où vient la tradition des marchés de Noël ?

Pour ce dernier article de l’année, je comptais initialement vous parler de la place des Vosges située à Paris sur les 3ème et 4ème arrondissements, mais, après m’être baladé le week-end dernier sur différents marchés de Noël parisien, je me suis dit que ces événements méritaient bien un article en cette période des fêtes.

Des origines médiévales

Les premiers marchés de Noël remontent à l’époque médiévale. La première trace connue provient de l’ancien Empire Germanique et plus précisément de Vienne où en 1296, l’empereur Albert Ier accorde aux viennois la possibilité d’ériger un « Krippenmarkt » (marché de la crèche) durant le mois de décembre. Par la suite, d’autres « marchés de décembre » vont être mis en place à Munich (1310), Bautzen (1384) et Francfort (1393).

Toutefois, on considère généralement que le vrai premier marché de Noël fut créé à Dresde en 1434 sous le règne du Prince-Electeur Frédéric II de Saxe. Appelé Striezelmarkt, du nom d’un petit gâteau en pâte levée nommé Striezel, cette première édition, le marché s’est tenu sur une journée le lundi précédent Noël, les commerçants n’y vendant que de la viande destinée à être consommée à Noël.

Néanmoins, dans les années qui suivent, de nombreuses autres villes germaniques vont également créer leur marché de Noël où l’on vend notamment des produits artisanaux et du pain d’épices. Après Nuremberg en 1530, c’est Strasbourg (ville appartenant à l’époque au Saint Empire) qui se lance en 1570 et accueille un marché de Noël. Cependant, la ville étant sensible aux idées de la Réforme protestante, le pasteur Johannes Flinner fera pression pour remettre en avant le Christ et non les saints, notamment Saint-Nicolas, trop mis en avant selon lui. Ainsi, afin de contenter les commerçants qui voulaient continuer à vendre leurs produits, le marché n’est pas supprimé mais déplacé. Au lieu de se tenir début décembre, il ouvrira désormais huit jours avant Noël sera renommé Christkindlmarkt (marché de l’enfant Jésus) ouvrant ainsi la voie à la distribution de cadeaux le jour de Noël.

L’essor récent d’une tradition germanique

Au-delà des frontières germaniques, les premières traces d’un marché de Noël en Espagne remontent à 1786 pour la ville de Barcelone qui lie l’évènement à Sainte-Lucie (d’où le nom toujours utilisé de nos jours de Fira de Santa Llucia pour le marché de Noël de la ville). En Italie, c’est également au XVIIIème siècle qu’apparait cette tradition plus précisément dans la ville de Bologne.

Enfin, durant le XXème siècle, alors que les marchés de Noël se tiennent encore principalement dans les territoires germaniques, le phénomène commence doucement à s’étendre à d’autres villes telle qu’Avignon, Paris ou encore Toulouse. L’impact économique de ces évènements pousse les municipalités à mettre en avant les marchés et au début des années 1990, suite à une intense campagne de communication, la ville de Strasbourg se proclame « capitale de Noël ».

Aujourd’hui, l’aspect commercial a progressivement effacé l’aspect religieux de ces manifestations et les commerçants en profitent pour exposer leurs produits et leur savoir-faire, le vin chaud, les crêpes, les gaufres et le pain d’épices restant les produits phares. A titre d’exemple, le marché de Noël de Strasbourg générait (avant Covid) près de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires, sans compter les retombées positives pour les hôtels de la ville. Il n’est donc pas étonnant de retrouver désormais ces marchés un peu partout dans le monde : au Japon, aux Etats-Unis, à Hong-Kong et même en Tunisie.  

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