Rouen : la « Ville aux cent clochers »

Eglises Rouen

Durant le Moyen-Âge, Rouen était la deuxième ville du Royaume grâce à son statut politique (en tant que capitale du puissant duché de Normandie) et à sa vigueur économique. Cette riche histoire permet aujourd’hui à la ville de présenter à ses visiteurs un imposant patrimoine médiéval et notamment religieux. Voici donc cinq des églises les plus marquantes que j’ai pu voir lors de mon dernier week-end rouannais.

L’Eglise Sainte-Jeanne d’Arc


Le 30 mai 1431, à l’âge de 19 ans seulement, Jeanne d’Arc est brûlée sur un bucher situé sur la place du Vieux-Marché de Rouen. Cinq siècles plus tard, un projet de réaménagement de la place est lancé et aboutira à l’inauguration en 1929 d’une sculpture de « Jeanne d’Arc au bucher ». Néanmoins, plusieurs années plus tard, et alors que plusieurs projets ont été proposés, des travaux sont entamés en 1972 pour construire, sur cette même place, une église. Le projet est confié à l’architecte Louis Arretche qui proposera un édifice en béton et ardoises qui rappelle un peu la carène renversée d’un navire. Toutefois, dans cet édifice très moderne qui ne fait pas l’unanimité, l’architecte intégrera, à la demande des Amis des monuments rouennais, plusieurs vitraux de l’église Saint-Vincent.

Avis personnel : si la forme du bâtiment est particulière, je trouve que l’église s’intègre plutôt bien sur la place du marché (si l’église était seule hors de la place, j’aurais surement un avis différent).

L’Abbatiale Saint-Ouen

Alors que ses origines remontent au milieu du VIIIème siècle, l’abbaye va connaître une période de grande prospérité suite à la création du duché de Normandie en 911. Une église romane est alors bâtie sous l’abbé Nicolas Ier mais subira plusieurs incendies qui l’endommageront gravement. Alors que l’abbé Roussel tente de rénover l’édifice, la guerre de Cent Ans va ralentir les travaux qui sont finalement arrêtés en 1549, laissant la façade inachevée. Quelques années plus tard, les guerres de religion confirmeront le déclin de l’abbaye qui retrouvera un certain rayonnement durant le XVIIème siècle. Néanmoins, alors que de nouvelles rénovations ont été entreprises pour restaurer l’édifice, la Révolution française y mettra un terme ce qui n’empêchera pas l’église abbatiale d’être classée monument historique en 1840.

Avis personnel : en travaux lors de ma visite, l’église est impressionnante de par ces dimensions, mais il n’y avait pas grand-chose à voir à l’intérieur

La cathédrale Notre-Dame

Alors que les premières traces d’un lieu de culte viennent de la fin du 4ème siècle, il faut attendre le 11ème siècle pour voir l’édification d’une cathédrale romane qui sera inaugurée en 1063. Cependant, avec l’émergence du style gothique, des travaux sont engagés dès le 12ème siècle pour donner forme à une architecture gothique telle que nous la connaissons aujourd’hui. On voit d’ailleurs sur la façade que les différents éléments furent rajoutés au fur et à mesure des siècles. Ainsi, les portails latéraux viennent du 12ème, la partie centrale du 14ème (bien que le portail central fut reconstruit durant le 16ème) et la tour sud du 15ème. De plus, quelques siècles plus tard, la flèche de la cathédrale sera remplacée au 19ème siècle. Enfin, lors de la Seconde Guerre Mondiale, l’édifice subira d’intenses bombardements en 1944 qui détruiront la partie sud du bâtiment. Depuis cette période, la cathédrale a été rénovée à de nombreuses reprises, jusqu’aux années 2000 avec la restauration du carillon ou de la flèche en fonte.

Avis personnel : si la façade est magnifique et donne envie de s’arrêter quelques minutes pour l’admirer, j’ai été moins convaincu par l’intérieur que j’ai trouvé un peu austère.

L’église Saint-Maclou

Alors qu’il était à l’origine un oratoire, Saint-Maclou deviendra une église puis une paroisse sous le règne de Saint-Louis. Suite à l’effondrement d’une partie de l’édifice au XIIIème siècle, l’église sera reconstruite entre 1436 et 1517 dans un style gothique flamboyant. Contrairement à beaucoup d’autres, Saint-Maclou ne sera pas déclarée bien national en 1789 mais finira malgré tout par être fermée en 1793 pour devenir une fabrique d’armes ! Néanmoins, elle sera rouverte en tant qu’église dès 1802. Enfin, contrairement à l’abbatiale Saint-Ouen, Saint-Maclou sera touchée par les bombardements de la seconde guerre mondiale et devra être restaurée jusqu’au début des années 2010.

Avis personnel : j’ai trouvé la façade aussi belle et spectaculaire que la cathédrale, mais l’intérieur m’a semblé bien plus beau (les décors, les vitraux, …).

L’église Saint-Sever

Au milieu du XIXème siècle les quartiers de la rive gauche de Rouen se développent fortement grâce à une intense activité industrielle. Néanmoins, la vieille église Saint-Sever qui se dresse dans le quartier est en très mauvais état. Ainsi, plutôt que de la reconstruire, la construction d’un nouvel édifice est décidée un peu plus au sud. Le projet, terminé en 1860, est mené par l’architecte Charles Vachot qui propose un édifice néo-renaissance alliant brique et pierre. Cet alliage donne un aspect original à la façade dont le portail est surmonté d’un tympan sculpté représentant Saint-Sever. A l’intérieur, une chapelle Sainte-Jeanne d’Arc sera inaugurée en 1919 alors que les vitraux choisis seront alternativement des XIXème et XXème siècle.

Avis personnel : je n’ai pas pu visiter l’intérieur de l’église qui était fermé lors de mon seul passage sur la rive gauche, mais la façade rouge et blanche attire l’œil et tranche avec l’image traditionnelle que l’on se fait des églises.

Vous avez maintenant une idée de l’histoire de ces différentes églises rouennaise et j’espère que cet article vous aura donner envie de les découvrir. En attendant, n’hésitez pas à réagir à l’article et à le partager sur les réseaux.